Il n'est pas question,là, simplement d'architecture numérique ou d'une exposition d'architectes du "virtuel" préoccupés principalement par des questions de représentation (virtualité, hyperespace), mais de s'intéresser aux modifications de l'industrialisation de l'architecture.
L'utilisation généralisée d'applications basées sur les systèmes algorythmiques suppose des transformations des outils de conception et de production.
Une architecture "non standard" est une réflexion sur le langage de cette discipline ainsi que sur son champ d'application à partir de l'exploration des éléments numériques.
A la construction traditionnelle peut s'opposer aujourd'hui une production par prototypage d'éléments préfabriqués de l'architecture.
La notion de "non standard" est apparue en mathématiques en 1961 avec les travaux d'Abraham Robinson. Les implications en sont multiples et touchent à toutes les disciplines où des systèmes algorythmiques peuvent être appliqués, par exemple l'intelligence artificielle, mais aussi la morphogénétique (le développement des formes).
La question ici posée est de savoir comment la chaîne numérique, tout comme dans le domaine de l'édition, a changé toute l'économie de la production architecturale, de la conception à la réalisation.
L'exposition propose de rendre visibles des "process" architecturaux, depuis les éléments de conception jusqu'aux prototypes ou aux objets expérimentaux.
Elle propose aussi une relecture de l'histoire de l'art et de l'architecture selon l'idée de mouvement et d'inflexion.
Entre projets aboutis et projets à caractère expérimental, chaque équipe d'architectes présente quatre programmes illustrant le dynamisme de leurs recherches sous différentes formes : DVDs, maquettes, panneaux, animations, installations...
Collectionneuse, Natalie Seroussi a décidé de projeter une maison destinée à accueillir sa collection d’art contemporain et a commandité un concours composé de six agences dont les projets seront exposés à la maison rouge.
La construction de ce pavillon viendra s’ajouter à un ensemble architectural remarquable réalisé par l’architecte, sculpteur, peintre, et fondateur de la revue L'Architecture d'Aujourd'hui, André Bloc (1895-1966) : une vaste résidence-atelier (construite en 1949/50) qu’il a occupée, et deux constructions énigmatiques, les « sculptures habitacles » (1964 et 1966), qui concrétisent ses idées sur la synthèse entre l’architecture et la sculpture dans une « forme libre ». La référence à André Bloc et à l’architecture expérimentale qu’il a défendu et incarné, a guidé le choix des six agences invitées : Biot(h)ing/Alisa Andrasek ; EZCT Architecture & Design Research/Philippe Morel, Felix Agid, Jelle Feringa ; Gramazio/Köhler/Fabio Gramazio, Matthias Köhler ; DORA/Peter Macapia ; ijp corporation/George L. Legendre ; Xefirotarch/ Hernan Diaz Alonzo. Ces architectes sont aujourd’hui les tenants d’un nouveau courant d’architecture où les formes sont générées à partir de processus mécanisés permis par l’informatique que l’on nomme « processus computationnels ».
Pour cette commande, les projets doivent non seulement entrer en dialogue avec le patrimoine architectural en place, mais aussi s’articuler avec la problématique de la collection privée. La réflexion engagée par ces architectes interroge un type de regard singulier porté sur les œuvres, celui du collectionneur sur sa collection, et suggère la mise en place de dispositifs architecturaux spécifiques.
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